Un « western politique » au centre social Montreuillais

Hier, les Prud’hommes ont écouté les arguments de l’ex-directrice du centre social de Montreuil-Bellay. Elle demande réparation au président qui l’a remerciée. Il réfute toute idée de rupture abusive. Le conseiller municipal Michel Arnault, qui préside l’association du centre social de Montreuil-Beilay, est absent ce lundi a l’audience du Conseil de prud’hommes. Pour motif de sports d’hiver. Son avocat doit défendre sa cause avant l’heure
devant un président perplexe : Les vacances sont elles un motif légitime d’absence? Oui car décidés de longue date en raison des congés scolaires des enfants et avant que soit décidée la date de l’audience, répond en substance Maître Philippe Pouzel. Comment finir une période d’essai dans les règles Maître Jean-Yves Leterme lance ensuite sa plaidoirie au nom de Patricia Millet, l’ex-directrice du centre social Rolland-Chanier a Montreuil-Bellay. Sa période d’essai à la tête de cette structure, auparavant dirigée par Sophie Saramito, a pris fin dans des conditions qu’el1e conteste en justice. En aparté, Patricia Millet souhaite surtout – tourner la page et que mon honneur professionnel soit rétabli. La tentative de conciliation ayant échoué, les avocats se sont opposés sur les circonstances de la rupture. La loi n’exige pas de l’employeur une justification quelconque a clore sans embauche une période d’essai. L’avocat de la plaignante s’attache surtout à l’attitude du président Michel Arnault. S’il n’y a pas de justification a l’arrêt, la jurisprudence retient néanmoins la rupture abusive, lance Maître Leterme. ll dénonce tout d’abord une attitude
autocratique – par – la précipitation dans laquelle la rupture est intervenue avec une première lettre du président envoyée sans même lavis du conseil d’administration. Puis, il ajoute – le caractère abusif constitué par l’absence de motivation professionnelle de la rupture. Devant le conseil d’administration réuni deux jours plus tard, il n’a pas fourni de cause. Enfin, l’avocat enfonce le clou avec les attestations d’une quinzaine de personnes. Elles témoignent du professionnalisme de la directrice et créent un doute légitime sur les motivations du président. Alors la thèse de la rupture votée sur fond d’opposition politique entre membres du conseil d’administration serait-elle plausible ? C’est ce que pense Maître Pouzet, représentant Michel Arnault. ll évoque une ambiance délétère : le conseil d’administration émane de la mairie et a donc un bureau avec une
majorité et une opposition… qui s’oppose donc a tout. Le défenseur rejete un procès verbal attribué aux membres de la dite opposition. ll s’attache au document légal signé du président, dans lequel son vote a emporté la décision après un statu quo de six bulletins contre et six pour se séparer de la directrice. Puis l’avocat attaque les compétences professionnelles de celle-ci avec des attestations accablantes – et relève – un problème de communication 1’attitude de la directrice a joué en sa défaveur, selon lui, en créant un climat de tensions
relationnelles, c’était pire qu’au Far West ! Sa cause est entendue : C’est une rupture justifiée et vitale pour l’association et son avenir.

DÉCISION LE 6 MAI

On sourira à l’image d’une ambiance western où les protagonistes tirent dans tous les coins. On se désolera pourtant d’un tel tableau indigne
d’un centre social destiné a aider les personnes en difficulté. La justice doit trancher ce duel digne de “Règlement de comptes à 0.K. Coral”. Délibéré attendu vendredi 6 mai.

Fabienne Trélat